samedi 3 février 2007

3 Articles - Journal L'Alsace - 2 Février 2007


Bourbach-le-Haut Des habitants face aux géants de la téléphonie

Un collectif vient de se constituer pour empêcher l’installation d’une antenne-relais à proximité du village. Entre préoccupation écologique et souci de santé publique, certains riverains se refusent à faire les frais du lobby de la téléphonie mobile. Une réunion d’information est prévue ce soir.

Vivre à proximité d’une antenne-relais présente-t-il un réel danger pour la santé ? Une question qui agite Bourbach-le-Haut depuis octobre dernier, date à laquelle le conseil municipal vote l’attribution d’une parcelle située à proximité du chemin du Baeselbach, en bordure de commune, pour y installer une antenne-relais destinée à pallier le manque de couverture du secteur.

Mauvaises ondes

Premier problème : selon certains riverains, l’emplacement de l’antenne se situerait sur une zone classée Natura 2000 dédiée à la conservation d’espèces de faune et de flore sauvages. Vient ensuite la distance séparant la future antenne-relais des habitations. Les premières maisons se trouveraient à moins de 500 mètres et le centre du village, à un peu plus d’1, 3 km contre les 2, 3 km annoncés par la mairie. Si la réglementation française reste relativement vague sur le sujet, c’est que même les études scientifiques portant sur les effets de la pollution électromagnétique des antennes-relais divergent. « Normal, ce sont les lobby qui financent la plupart des rapports », lance Olivier Cellier, habitant de Bourbach-le-Haut et créateur du collectif « Un monde sans mauvaises ondes ». Pour lui, « les risques présentés par la pollution aux ondes électromagnétiques ont été clairement établis par de nombreux scientifiques. Pour l’heure, les pouvoirs publics se cachent derrière des études effectuées sous contrôle des lobby. Les opérateurs bénéficient de soutien sans faille tant le marché est important ».
Et le collectif de mettre en cause la nécessité même d’installer cette énième antenne-relais, dénonçant dans la foulée l’absence de concertation. « Nous avons effectué des tests de réception en parcourant les rues du village, précise Olivier Cellier, le réseau ne pose pas de problème particulier à Bourbach-le-Haut, plusieurs opérateurs bénéficient déjà d’une assez bonne couverture. »
En attendant de se constituer en association, le collectif « Un monde sans mauvaises ondes » a lancé une pétition appelant le maire du village, Vincent Bilger, à interrompre le projet. Soixante-deux signatures ont déjà été remises en mairie pour demander à l’élu d’appliquer un principe de précaution.

Principe de précaution

« La décision d’installer cette antenne a été prise en méconnaissance des dangers potentiels de la téléphonie mobile et particulièrement des antennes relais », souligne Olivier Cellier qui s’indigne également du coût du projet : 100 000 , dont 20 000 seraient financés par la Communauté de communes du Pays de Thann. « C’est aberrant d’utiliser l’argent du contribuable alors que tous les bénéfices reviendront aux opérateurs privés. » Les travaux devraient logiquement démarrer courant février. D’ici-là, le collectif poursuivra son combat, à coup de blog et de réunions d’information.

CONTACTER Association « Un monde sans mauvaises ondes »: 4, rue du Kirchbuhl à Bourbach-le-Haut. Tél.08.72.81.83.22. Blog : http://anosmontagnes.blogspot.com/ Réunion d’information et de concertation, ce soir, à 20 h, à la ferme-auberge des Buissonnets à Bourbach-le-Haut.

Vivian Millet



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« Sommes-nous tous des cobayes ? »

Le collectif « Un monde sans mauvaises ondes » diffusera ce soir le documentaire de Joaquina Ferreira, « Téléphonie mobile, sommes-nous tous des cobayes ? ». Réalisé en 2003, ce film sonne comme un vrai brûlot contre le monde de la téléphonie mobile. La téléphonie mobile serait-elle trop rentable pour être nocive ? Les lobby sont-ils puissants au point de faire passer l’économie avant la santé publique ? Des questions que n’hésite pas à poser le film de Joaquina Ferreira qui donne la parole à tous les protagonistes du problème : riverains d’antennes-relais, opérateurs, scientifiques indépendants, experts officiels etc... Bien qu’aucune chaîne de télévision n’ait encore accepté de diffuser ce documentaire, le film a déjà été présenté dans plusieurs festivals.



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Mairie : pas d’alarmisme

Le collectif « Un monde sans mauvaises ondes » ayant bombardé de courriers les boites aux lettres de Bourbach-le-Haut, il était logique que la mairie contre-attaque. Elle a donc envoyé dès hier une lettre à chaque habitant, histoire d’enrayer l’épidémie de panique qui avait déjà commencé à sévir dans certains foyers. « Là où elle sera installée, l’antenne-relais présentera un risque minimum, soutient le maire, Vincent Bilger qui préfère prendre l’affaire avec le sourire et appeler ses administrés au calme et à la raison. Divers documents circulent, tous plus alarmistes les uns que les autres, poursuit-il, dire qu’il n’y a absolument aucun risque serait faux mais il est extrêmement préjudiciable d’affoler tout le monde de la sorte. L’installation de cette antenne-relais est prévue depuis mars 2003, cela procède d’une volonté de l’État de couvrir la totalité du territoire nationale. Je ne suis pas soudoyé par les opérateurs comme certains aiment à le croire. Aujourd’hui, le dossier est déjà bouclé, il n’y a pas de problème, ni au niveau de l’impact sur l’environnement ni au niveau de la santé publique. Savez-vous par exemple que l’organisme humain absorbe cinq fois plus les fréquences de la radio FM et de la télévision que celles de la téléphonie mobile. »
Entre l’affaire de l’empoisonnement au cuivre et maintenant, celle de l’antenne-relais, le maire regrette que certains riverains succombent à l’alarmisme. « À en croire certains, Bourbach-le-Haut serait un village où l’eau est empoisonnée et dont les habitants seront bientôt bombardés d’ondes nocives émises par une antenne de téléphonie mobile, le tout avec la complicité des élus ».

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"l’organisme humain absorbe cinq fois plus les fréquences de la radio FM et de la télévision que celles de la téléphonie mobile"
Cet argument de la mairie n'est pas valable, même s'il provient de la sacro-sainte OMS (aide-mémoire 304) : ce sont des fréquences plus basses, avec des photons plus petits qui n'interfèrent pas avec notre organisme. Point d'effet photoélectrique avec les ondes fm/tv, mais bien par contre avec les fréquences 10 fois plus hautes (2 ghz) de l'umts, wifi, wimax. L'effet photoélectrique, c'est une électrocution, à travers la peau, les paupières, le cortex, une électrocution très faible, mais permanente dans le cas de ces antennes qui fonctionnent tout le temps. Dommage que l'OMS ignore ainsi délibérément la physique quantique et les travaux d'Einstein, ainsi que la permanence des rayonnements, et ne prenne en considération que l'effet thermique, négligeable selon les "experts officiels", dans le cas des "faibles" irradiations en provenance de ces antennes.

Doit-on rappeler que les rayons X ont été déclarés dangereux 12 ans après la création de l'OMS, l'amiante 50 ans après. Pour le tabagisme passif aussi, une vigoureuse mise en garde s'est très longtemps fait attendre. Si je pouvais choisir la destination de mes impôts, il n'y aurait pas le moindre centime pour cette organisation désespérément lente à nous protéger, incapable de retenir les leçons du passé, goinfre de morts et désastres avant de réagir.

En Belgique heureusement, les maires sont de plus en plus souvent du côté des citoyens, et ne se mouillent tout compte fait pas trop en proclamant que puisqu'il y a tant de doutes et de protestations, mieux vaut s'en remettre au bon vieux dicton "pas de fumée sans feu" et appliquer le principe de précaution ! Le Parlement belge commence d'ailleurs à leur emboîter le pas. C'est qu'on approche des élections, chez nous. Votre maire y a-t-il pensé, aux élections ?